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Depuis le témoignage de Dorothée, pendant la journée internationale de la sage femme, sur sa difficulté à réaliser son travail de sage-femme dans les bonnes conditions, la situation a bien changé pour le CSB 1 d’Ankorefo.

Grâce à la dotation en mobiliers de bureau, en lits d’accouchement et de consultation, d’autres équipements médicaux, de médicaments, et de moto pour le centre de santé dans laquelle la sage femme travaille, la fréquentation du centre de santé a connu une forte augmentation et les statistiques sont éloquentes :

·        Le nombre d’accouchements réalisés auprès du centre a plus que doublé (+133%)

·        Le nombre de femmes enceintes venues au centre pour effectuer leurs premières consultations prénatales a augmenté de plus de 70%.

Dorothée est une sage-femme malgache travaillant dans la commune rurale de Mangaoka à Diégo. Commune nécessitant 40 km en voiture, la traversée d’une rivière et 50 km à pieds. Elle ne recule devant rien pour permettre aux femmes de cette localité reculée de jouir de leur droit à la santé et d’avoir des soins de qualité, voire juste des soins.

Le témoignage poignant de cette jeune femme a traduit de manière clair la réalité sur terrain, dont ci après les extraits :

« Je travaille dans le CSB1 Ankorefo, Commune rurale de Mangaoka, district Diégo II, situé à 90 km, dont les 40 se font en voiture et les 50 km à pieds. Je travaille seule et assume toutes les tâches d’appui, de technique et administratives 24h/24 et 365j/365j depuis mes 5 années de travail. Il m’est très difficile de parcourir ces km lors de mes déplacements pour me ravitailler tous les mois en intrants et en vivre, ou pour assister aux revues mensuelles, sans oublier les suivis groupés et les supervisions des Agents Communautaires.

Il n’y avait pas non plus d’équipements ni de matériels de travail et j’ai dû plusieurs fois m’en fournir avec mon propre budget, à savoir : thermomètre, tensiomètre, stéthoscope, balance pèse-personne, car malgré des demandes répétés, je n’en ai jamais eu.

Et quand je fais deux accouchements simultanés, le 2ème se fait par terre sur un matelas posé à même le sol et je dois utiliser la même boîte 2 fois, devant faire fi de l’hygiène.

Mon salaire, je le récupère à Diégo tous les mois pour revenir ici à Ankorefo juste après. Parfois il me faut dormir sur la berge en attendant la recrudescence des eaux, avec tout le ravitaillement et mon salaire.

Avec l’aide de Dieu, je peux me sacrifier et même mes enfants ne peuvent me voir qu’à chaque fois que je viens à Diégo

Mais j’ai de la peine pour les femmes qui doivent être référées et qui peuvent mourir en route à cause de tous ces problèmes. J’ai effectué 183 accouchements depuis, sur un nombre de 42 grossesses attendues, pour une population de 937 habitants, soit 3 à 4 accouchements par mois.

Mesdames et Messieurs, honorable assistance, je souhaiterais vous assurer de toute ma détermination à continuer, pour la noblesse de mon travail qui est d’aider les mères à ne pas mourir en donnant la vie ! Aidez-moi à réussir!

Sur ce, je souhaite également que mon CSB soit doté d’équipements, de matériels de travail, de panneaux solaires et d’intrants suffisants, de moyen léger de locomotion (moto), de matériel de communication. Aidez-moi à mettre en place un système de référence pour sauver la vie des femmes et des nouveau-nés. Merci également de penser à un établissement en dur pour le CSB et le logement de personnel car il me sert en même temps de lieu de travail et de logement (et il est tout en tôles) »