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A 37 ans, Olga est une maman de 7 enfants et est actuellement à 5 mois de grossesse pour son huitième enfant.  Avec son mari et ses enfants, ils vivent dans la commune urbaine d’Antanimora dans la région d’Androy dans le Grand Sud de Madagascar.

 

Ayant été sensibilisée sur l’importance de planifier sa vie et celle de ses enfants pour qu’ils puissent tous avoir une vie meilleure, elle a l’intention de commencer à utiliser une méthode de planification familiale dès l'accouchement de son huitième enfant.


Consultation prénatale auprès de la
clinique mobile
(UNFPA Madagascar/ Hanta Andremanisa)

 

« Après mon accouchement, j’utiliserai la planification familiale. Mon mari n’en est pas encore convaincu mais j’ai encore quelques mois pour le convaincre. A part la consultation prénatale que je fais ici avec la clinique mobile, je suis aussi venue pour demander des conseils auprès de ces dames pour que je puisse jouir de mon droit à la planification familiale » raconte Olga avec une très forte conviction.

 

Depuis toujours, ils vivent de l’agriculture et de la vente de leurs récoltes qui s’amenuisent d’année en année suite à la sécheresse et au manque d’eau. « La vie devient de plus en plus dure. Je n’arrive presque plus à nourrir ma famille et je ne veux plus d’un neuvième enfant » poursuit-elle.  « Je suis fatiguée de tomber enceinte tout le temps et ça me fond le cœur aussi de voir mes enfants qui ne vont même pas à l’école, qui essaient juste de survivre. Je voudrais un meilleur avenir pour eux. Après cet accouchement, je veux vraiment améliorer notre vie. Il n’est plus question de tomber enceinte, si j’avais les moyens, je me ferai même enlever l’utérus ».

 

Assise devant une intervenante sociale pour recevoir les conseils pour convaincre son mari pour l’adoption d’une méthode moderne de planification familiale, Olga comme une centaine d'autres femmes vient de bénéficier d’une consultation prénatale gratuite fournie par la clinique mobile de UNFPA dans la commune urbaine d’Antanimora. Au total, quatre cliniques mobiles ont été déployées au Grand Sud grâce au financement du gouvernement japonais. Le service permet à la mère de 7 enfants d’avoir plus de précision sur l’évolution de son bébé à travers l’échographie. Les agents de santé lui renseignent également sur la méthode de planification familiale la plus adaptée selon son souhait et sa situation.


Visite des prestations intégrées de la clinique
mobile à Antanimora, Androy.
(UNFPA Madagascar/ Hanta Andremanisa)

 

 

Étant sur les lieux de la prestation de service de la clinique mobile à Antanimora, l’Ambassadeur du Japon à Madagascar et la Représentante de la JICA accompagnés du Coordonnateur Résident des Nations Unies, observent de près les services intégrés de santé reproductive, planification familiale et violence basée sur le genre fournis par la clinique mobile pour sauver la vie des femmes et des jeunes filles dans le besoin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une visite pour constater les résultats tangibles de la coopération avec le Japon

 


Visite du drone port de Bekily
(UNFPA Madagascar/Hanta Andremanisa)

La délégation dirigée par l’Ambassadeur a également eu l’occasion de visiter le drone port de Bekily à partir duquel UNFPA expédie les produits de contraception et de santé reproductive dans les zones difficiles d’accès depuis janvier 2023.   De janvier à juin 2023, plus de 210 livraisons ont été réalisées vers 40 formations sanitaires de 4 districts du Grand Sud.  Le Centre Hospitalier de Référence Régionale d’Ambovombe qui a aussi été visité par l’équipe joue un rôle crucial dans l'amélioration de la santé reproductive des femmes y compris la prise en charge des complications liées à la grossesse et l’accouchement telles que les fistules grâce au financement du Japon et aux fonds propres de UNFPA.

 

Je suis ravi de voir que tout se passe bien avec des résultats tangibles. Bien évidemment je voudrais remercier toute l’équipe de l’UNFPA et des Nations Unies et les autorités locales pour ces résultats accomplis” a déclaré son Excellence Monsieur Abe Koji, Ambassadeur du Japon.

 

Avec cette gamme complète d'offre, les femmes et les filles vulnérables, comme Olga, peuvent bénéficier des services de qualité dans une région où la culture telle que ‘’jauger la richesse du chef de famille au nombre d’enfants’’ continue à freiner l’épanouissement complet des femmes. Selon les résultats de la cinquième Enquête Démographique et de Santé (EDS-V 2021) le niveau de fécondité est très élevé dans cette région, avec 8 enfants en moyenne par femme.

 

Au niveau des Centres d’Écoute et de Conseils Juridiques, CECJ, les intervenants sociaux rapportent que ce nombre élevé d'enfants et l’incapacité des chefs de familles à s’occuper d’eux, est l’une des causes sous-jacentes des cas de violences basées sur le genre.   « C’est l’un des facteurs de la hausse de la demande en méthodes contraceptives chez les femmes », explique Rasoanoro Lalaonirina Veromanitra, une intervenante sociale. « Nos sensibilisations sont basées sur le contexte dans lequel ces femmes vivent. Pour la planification familiale, certaines d’entre elles vont jusqu’à aller à Ambovombe pour faire des ligatures si elles en ont les moyens et en matière de dénonciation de VBG beaucoup d’entre elles osent maintenant briser le silence. »

 

C’est pour répondre aux besoins de cette population vulnérable, tout en ne laissant personne de côté que l’UNFPA renforce ses stratégies de proximité et d'innovation afin de permettre à toutes et à tous de jouir de leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive.