Ambovombe, Grand Sud - «Je rêve qu’un jour mon enfant devienne médecin, afin de soigner les malades au sein de notre communauté. Je ferai tout pour que ce rêve se réalise. » 

C’est le souhait ardent de Lakoasy, 23 ans, qui a traversé une période de maternité éprouvante avant de donner naissance à son enfant. 

« J’ai souffert de fistule en 2021, j’ai été prise en charge gratuitement ici et j’ai pu être opérée avec succès. Après cette intervention, je suis tombée enceinte et j'ai eu ce joli petit garçon», confie Lakoasy, qui s'est fait opérer au Centre Hospitalier de Référence Régionale (CHRR), à Ambovombe, Androy en 2021 et qui, 3 ans plus tard, a pu accoucher en toute sécurité son enfant.

Chaque année à travers le monde, on compte 50 000 à 100 000 nouveaux cas de fistule obstétricale. Les femmes qui souffrent de cette maladie vivent souvent une expérience traumatisante et douloureuse. Cette condition médicale, causée par un accouchement difficile et prolongé, entraîne des problèmes urinaires et/ou fécaux permanents, ainsi qu'un rejet social dévastateur. Cependant, avec les soins médicaux appropriés et un soutien émotionnel et psychologique, de nombreuses femmes parviennent à surmonter cette épreuve et à retrouver leur dignité et leur indépendance, comme dans son cas. 

Grâce au soutien inébranlable de son mari et de sa grande famille, Lakoasy a pu surmonter cette épreuve difficile. Sa guérison, ainsi que la naissance de l’enfant tant désiré par elle et son époux, lui ont permis de retrouver une vie normale, empreinte d’espoir et de résilience: 

Lorsque la fistule est réparée avec succès, les femmes ressentent un immense soulagement, à la fois physique et émotionnel. Au-delà de la guérison physique, la réparation de la fistule offre également une véritable renaissance émotionnelle et sociale. Ces femmes retrouvent leur estime de soi, regagnent confiance en elles et renouent avec l’espoir d’une vie épanouie en s’impliquant davantage dans des activités économiques :

« Quand j’étais malade, je n’avais plus le courage de côtoyer les gens. Maintenant, je suis en contact avec différentes personnes. J’ai confiance en moi et je compte travailler plus tard pour soutenir mon mari», témoigne-t-elle.

Elles peuvent enfin envisager un avenir meilleur, libéré des souffrances et des stigmates liés à cette condition invalidante. Pour certaines, comme Lakoasy, cette guérison marque le début d’un engagement déterminé: elles deviennent des militantes, partageant leur expérience pour sensibiliser d'autres femmes à la question de fistule. Elles les encouragent à surmonter leurs peurs et à se rendre à l'hôpital pour bénéficier des soins nécessaires: 

« Le traitement que j’ai reçu m’a beaucoup aidé, et j’ai encouragé mes pairs à ne pas hésiter à venir se faire soigner», affirme-t-elle. 

Cette transformation remarquable, de la douleur à la joie, incarne la résilience et le courage de Lakoasy. Malgré les épreuves, elle a su se reconstruire et s’épanouir. Son parcours inspirant montre que les soins appropriés, le soutien familial ainsi que l’appui de la communauté peuvent faire toute la différence dans la vie de celles qui souffrent de fistule obstétricale. 

Dans la région d’Androy, à Ambovombe, UNFPA, avec le financement du Japon, a réhabilité et équipé la maternité ainsi que le bloc opératoire, garantissant ainsi des soins de qualité pour les femmes et leurs bébés. Une ambulance a également été mise à disposition de l'hôpital pour les évacuations d’urgence. Grâce à ce partenariat, de nombreuses femmes de la région comme Lakoasy peuvent désormais bénéficier d’un accès à des soins obstétricaux essentiels, réduisant les risques de complications liées à la grossesse et à l’accouchement.