La sècheresse et le manque d’emploi dans la région ont constraint les hommes du village à chercher du travail en dehors de la ville ou dans les autres provinces de l’Ile. C’est le cas de l’ancien compagnon de Mandrosoa qui était parti dans la partie Nord de l’Ile pour trouver du travail. Une fois arrivé sur place, il a coupé tout contact avec sa famille.
Mandrosoa, 40 ans avec 5 enfants à charge, espérait beaucoup de cet emploi afin que son ancien compagnon prenne sa part de responsabilité et lui verse les pensions alimentaires pour leurs enfants. C’était sa promesse lors des séances de médiation effectuées par le CECJ. Il a honoré deux fois ses engagements avec des montants en-dessous de ce qui a été convenu, et depuis lors l’homme sur lequel la famille comptait n’a plus donné signe de vie. Elle se doit de faire face toute seule à toutes les charges et aux obligations de son foyer.
Sa journée type commence par la recherche d’eau à 2 heures du matin dans un puits à 30 minutes à pieds de son village, afin de ne pas devoir acheter les 5 bidons d’eau quotidiens dont elle et ses enfants ont besoin. C’est à cette heure que le puits n’est pas tari, l’eau s’échappe avec le lever du soleil. Ensuite elle prépare les maigres repas pour tenir pendant toute la journée et fait la lessive avant de s’atteler à la couture.
Avec la machine à coudre qu’elle a reçue après la formation en coupe et couture, Mandrosoa coud des vêtements sur commande et fait également des retaillages et raccommodage de vêtements. Avec les bénéfices, elle essaie de se constituer une économie qu’elle gère avec le mobile money. Grâce à la formation en gestion simplifiée qui a accompagné la formation, elle gère de manière stricte et sûre ses dépenses journalières et ses investissement dans les matières premières.
Les matières premières viennent de Tuléar, à 163 km et 10 heures de route d’Ampanihy. Leur prix est exorbitant une fois arrivées sur place. Elle doit alors trouver un compromis entre le coût de ces matières premières et le pouvoir d’achat de ses clients qui baisse de façon constante.
La formation en couture qu’elle a reçue au centre de formation professionnelle pour les femmes lui a permis de mieux coudre et de mieux gérer ses fonds. Par ailleurs, le contexte de la sècheresse et la cherté de la vie à Ampanihy ne lui permettent d’avoir ni des revenus réguliers ni des revenus suffisants pour faire face aux aléas de la vie tells que les problèmes de santé ou les problèmes sociaux comme l’incarcération de son fils ou la préparation de