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Le Sud de Madagascar constitue une des zones les plus vulnérables du pays dû à son enclavement, la difficulté d’accès routier et la situation d'insécurité alimentaire sévère qui touche la majorité de la population.

S’ajoutant à cette réalité, les filles et les femmes ne peuvent pas jouir pleinement de leur droit en santé de la reproduction :

« A Ambovombe, certaines femmes en travail essayent de rejoindre le Centre hospitalier Régional en charrette et le voyage peut prendre toute une journée » confie Dally, une sage-femme travaillant dans le Centre Hospitalier de Référence Régionale (CHRR) à Ambovombe.

2 300 kilomètres, tel a été le parcours de deux cliniques mobiles qui ont offert des services de santé de la reproduction dans les 14 communes les plus enclavées du Sud durant le mois d’août :  1 704 femmes ont pu bénéficier des services de consultation prénatale, de planification familiale et de prise en charge des Infections Sexuellement Transmissibles (IST). Plus de 4 000 personnes dont 1 445 hommes ont été également sensibilisées sur la santé de la reproduction, la planification familiale et la vaccination. 

Pour les autres services qui n’ont pas été offerts par les cliniques mobiles, les gens sont référés vers les centres de santé de base (CSB) afin d’assurer la complémentarité.

 

Le Docteur Bakoly qui a dirigé l’équipe de la première clinique mobile à TSIHOMBE a témoigné de l’importance de cette offre de service de proximité car les femmes des zones rurales ont vraiment besoin d’accompagnement :

« Dans un petit village, une femme s’est approchée de moi dans la clinique mobile, elle est déjà au troisième trimestre de sa grossesse et elle voulait faire une consultation prénatale. A mon étonnement, c’est sa première consultation prénatale depuis sa grossesse » raconte Docteur Bakoly « Elle n’a pas fait de consultation prénatale depuis sa grossesse car le CSB est trop loin de son village ».

 

Laly, une jeune fille de Maroalimainty quant à elle a choisi de pratiquer la planification familiale, discrètement elle se faufile dans la clinique mobile et confie « Je veux faire de la planification familiale car je ne veux pas encore tomber enceinte ». Heureusement que l’équipe est au complet pour répondre au besoin de chaque femme car le déploiement des sages-femmes dans ces zones a permis de faciliter et renforcer l’offre de services de proximité.

Cette activité est réalisée dans le cadre du partenariat entre le Ministère de la Santé Publique et l’UNFPA et grâce au financement du gouvernement du Japon, dans l’objectif de sauver des vies, réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile ainsi que de prévenir sur le genre en faveur de la population la plus vulnérable du Sud.