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Il s'agit de la déclaration d'engagements des Premières dames membres de l'OAFLAD pour la prévention et les réponses aux violences basées sur le genre à l'issue de l'évènement parallèle "Zero VGender Based Violence for Africa's Future - Together we can" pendant la TICAD 7 à Yokohama Japon le 28 Août 2019.

 

TICAD7 : DECLARATION D’ENGAGEMENT DES PREMIERES DAMES AFRICAINES POUR LE DEVELOPPEMENT (OPDAD)

SUR

 LA PREVENTION ET REPONSE AUX VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE

 

Yokohama 28 août 2019

 

 

Nous, Premières Dames,  membres de l’Organisation  des premières dames d’Afrique  pour le développement (OPDAD), sommes réunies ce jour 28 août 2019 à Yokohama, Japon en marge du TICAD7, lors de l’évènement de haut niveau portant sur le thème « zéro violence basée sur le genre pour l’avenir de l’Afrique: ensemble, nous pouvons », conjointement organisée  par l'Organisation des premières dames d’Afrique pour le développement (OPDAD), le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) et en collaboration avec l'Union africaine.

En présence des Chefs d’Etat et de gouvernement, du Burkina Faso, de la République Démocratique du Congo, de Madagascar, de la Première Dame du Japon, des ministres représentant des gouvernements d’Afrique, du Japon et de la Norvège, des représentants de l’Union Africaine, des chefs d’institutions onusiennes et de la société civile ;

Nous Premières Dames africaines, réitérons notre détermination à mettre fin aux violences basées sur le genre et autres pratiques néfastes ;

Félicitons le gouvernement japonais pour son intérêt aux questions du genre et de la sécurité humaine et se réjouit de l’initiative «womenomics» qui promeut le rôle et l’ employabilité  de la femme comme étant un des piliers de l’économie japonaise y compris dans la construction des sociétés  résilientes et durables ;

Félicitons le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) et sa Directrice Exécutive Natalia Kanem pour le choix dans son plan stratégique comme l’un de ses objectifs transformateurs d’élimination des violences basées sur le genre et autres pratiques néfastes ; 

Fortement convaincues:

  • Que la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre (VBG) et autres pratiques néfastes sont essentielles pour combler les écarts entre les hommes et les femmes, produire un impact durable sur la pauvreté et favoriser la réalisation d’une croissance économique durable et d’un bien-être social qui profite à tous;
  • Que la violence basée sur le genre (VBG) et les autres pratiques néfastes  constituent un affront mondial aux droits de l'homme, à la sécurité humaine, et constitue une crise de santé publique ainsi qu’un obstacle majeur à l'amélioration des affaires et au développement économique ;
  • Que la violence basée sur le genre est un crime et une violation grave des droits de l’Homme ;

Notons que les déclarations de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD) du Caire, et celle  du  Programme d’action de Beijing visent à renforcer le pouvoir des femmes aux niveaux social, économique et politique, de promouvoir leur indépendance économique, de leur apporter une meilleure protection contre la violence croissante dont elles sont victimes tout en assurant  l'égalité d'accès à l'éducation et aux soins de santé; y compris en matière de santé sexuelles et reproductives ;

S’inscrivant aux principes de l’agenda 2030 des Nations Unies de ne laisser personne à côté et atteindre les personnes les plus vulnérables, défavorisées ou exposées à la violence et à la discrimination ;

 

Adhérons à l’agenda 2063, « l’Afrique que Nous Voulons », notamment à sa sixième aspiration qui affirme que : le développement de l’Afrique s’appuie sur le potentiel de ses populations, notamment celles des femmes et des jeunes et que l’atteinte de cet objectif passe par l’élimination de toutes les formes de violence et de discriminations basées sur le genre ;

Notant les engagements pris pour mettre fin aux violences basées sur le genre en situation humanitaire lors de la conférence d’Oslo au mois de Mai 2019 ; 

 

Profondément préoccupées par la situation actuelle sur les violences faites aux femmes et aux jeunes filles ainsi que par la gravité et l’ampleur des pratiques néfastes qui compromettent la réalisation de leurs droits et qui affectent directement le développement social et économique de nos pays ;

Sommes convaincues que :

  • L’Organisation des Premières Dames d’Afrique pour le Développement, représente une plate-forme stratégique pour renforcer les partenariats et la collaboration entre différents acteurs afin d’intensifier la mise en œuvre de stratégies novatrices et efficaces en matière de prévention et réponse aux violences basée sur le genre et autres pratiques néfastes ;
  • Pour que les femmes jouent un rôle égal dans le développement durable, la paix et la sécurité, elles doivent être exemptes de violence et représentées politiquement et économiquement et ce à tous les niveaux du processus décisionnel ;

 

Sommes résolument déterminées à faire avancer les objectifs à mettre fin aux violences basées sur le genre et autres pratiques néfastes conformément à notre plan stratégique et dans le cadre de nos partenariats ;

Sommes résolument engagées à contribuer à l’élimination des violences basées sur le genre à travers des efforts de plaidoyer en vue de :

  • La mise en place et/ou l’application d’une politique de tolérance zéro face à la violence basée sur le genre et autres pratiques néfastes ;
  • L’élaboration, le suivi, ou la révision des cadres juridiques et politiques en vue de lutter contre les violences basées sur le genre et autres pratiques néfastes ; 
  • Renforcer les lois sur la violence à l’égard des femmes, et leur mise en œuvre ainsi que des mesures visant à améliorer l’accès des femmes à la justice ;
  • La mise en place des services spécifiques pour la prévention et réponse aux violences basées sur le genre comme les brigades féminines de proximités de la police et le Centre d’écoute et de conseils juridiques pour améliorer et faciliter l’accès des victimes des violences basées sur le genre aux services de prise en charge ;
  • La mise en place dans les tribunaux d’un volet spécial pour assurer le traitement rapide des cas de violences basées sur le genre, en termes d’enquêtes, de poursuites et de jugements ;
  • La création des observatoires nationaux de protection contre les violences basées sur le genre et autres pratiques néfastes ;
  • L’introduction, la mise à jour ou l’amélioration des plans d’action nationaux pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles ;
  • L’introduction ou renforcement des services pour les victimes de violence tels que des refuges, des lignes d’assistance téléphonique, des services de santé spécialisés, des services juridiques, des services de justice, des conseils et un logement, entre autres ;
  • L’implication des hommes, des adolescents, des leaders religieux et communautaires à s’engager dans la lutte contre les violences basées sur le genre et autres pratiques néfastes, tels que les mariages précoces et forcés ainsi que et les mutilations génitales féminines (MGF) ;

 

Appellons le gouvernement japonais et nos partenaires comme UNFPA de mettre en place un cadre de coopération approprié avec l’OPDAD sur les questions d’autonomisation de la femme et des violences basées sur le genre et autres pratiques néfastes ;

Demandons à l’Union africaine de considérer favorablement comme thème d’un de ses prochains sommets les l’élimination des violences basées sur le genre et autres pratiques néfastes ;

Sollicitons le soutien des chefs d’Etat et de gouvernements présents pour faire aboutir ce plaidoyer ;

 

 En foi de quoi, nous, Premières Dames réunies ici, avons signé la présente Déclaration.

Fait à Yokohama -Tokyo, le 28 août 2019