Principaux résultats de l’étude
Les raids des dahalo, violences des plus forts envers les plus faibles
- Commandités par des personnes puissantes, les dahalo sont aussi des auteurs de VBG ;
- Les femmes et les enfants en bas âge sont contraintes de fuir dans la forêt avec les enfants pour y prendre refuge jusqu’au retour du calme au village ;
- Les femmes sont frappées de plein fouet par la violence économique et ravagées par la violence psychologique ;
- Les hommes sont les premières victimes de VBG pendant les raids des dahalo : le devoir familial et le dina communautaire les amènent à se confronter avec les dahalo. La violence physique, principale forme de VBG qui les frappe, se solde souvent par des blessures ou leur décès ;
- Les hommes sont victimes de violence économique autour des raids des dahalo : dépouillés de leurs zébus, les hommes sont privés de leurs principaux moyens de travail, de subsistance et d'existence, les réduisant à la misère et à la pauvreté ;
- Les hommes sont anéantis par un choc psychologique à la suite des raids des dahalo : ils vivent douloureusement la perte de leur identité et l’estime de leurs pairs ainsi que celle de la communauté, avec leurs troupeaux de zébus décimés.
Recours des femmes victimes de violences subies pendant les raids des dahalo
- Les femmes sont désorientées quant aux structures de recours appropriées en cas de VBG ;
- Les services offerts par les centres de recours habituels des femmes se limitent aux secours d’urgence. Ils manquent de capacité et de compétence pour offrir des services de prévention et de soutien aux survivantes.
Effets subséquents des violences/VBG liées aux raids des dahalo
- Les impacts des violences/VBG engendrées par les raids des dahalo sont multisectoriels et se ressentent à tous les niveaux (macro, méso et micro). Ils retombent sur des communautés déjà touchées par une insécurité sociale et économique ;
- Une augmentation du nombre de femmes chefs de ménage exposées à l’insécurité alimentaire et à la pauvreté : la perte du mari, père, enfant ou frère et autres proches alourdit leurs devoirs et obligations dans un contexte où la suspension des activités productives aura réduit leurs ressources ;
- L’afflux de ménages, contraints à migrer, génère de nouveaux défis pour les villages d’accueil ;
- La réduction de l’accès des femmes et des enfants aux services sociaux de base (scolarisation, soins de santé, vaccination) ;
- A l’accentuation de l’exclusion des femmes des instances de réflexion/décision sur la sécurité et la vie citoyenne en général : si leur absence des cercles de réflexion et d’organisation portant sur la sécurité dans les communautés est un fait, les impacts socio-économiques sus-décrits les en éloignent davantage.
Recommandations
L’étude recommande :
- le renforcement des services de prise en charge des VBG tels que les formations sanitaires, le fokonolona, les centres confessionnels, la gendarmerie.
- le plaidoyer pour l’intégration des femmes dans les initiatives de restauration de la paix au niveau local et le renforcement de l’appui aux interventions des forces de défenses.