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Soazara, 16 ans, victime de violence psychologique et de grossesse précoce

Soazara a 16 ans et est native d’Ambovome dans la Région Androy. Elle a quitté cette région du Sud pour rejoindre son père et sa seconde épouse qui sont à Mananara Nord, dans la partie Est de Madagascar. Il a été prévu qu’elle y continue ses études à partir de la classe de 4 ème.

A la sortie de l’école, Soazara a rencontré un garçon de 19 ans. Quelques mois plus tard après leur rencontre, elle tombait enceinte. La seconde épouse du père de Soazara a été mise dans la confidence. Afin de préserver l’état de santé déjà critique du père de Soazara, sa seconde épouse a décidé de le ramener à Ambovombe et de laisser Soazara entre les mains des parents de son petit-ami. N’ayant aucune autre famille sur place et pensant ne pas avoir d’autre choix, Soazara a accepté cette proposition.

Le moment prévu pour l’accouchement est venu, la mère du petit-ami de Soazara l’a emmené à la maternité où elle a subi une opération césarienne. Quelques jours plus tard, sa belle-mère lui a fait signer une lettre dans laquelle est mentionnée l’autorisation de garder le bébé sous prétexte que Soazara voulait encore poursuivre ses études. Ne connaissant ni la loi ni ses droits, la pauvre a accepté de signer cette lettre.

Quelques semaines après le départ du père de Soazara, elle apprit son décès et assista aux funérailles. La mère de son petit-ami a profité de cette occasion pour dire à Soazara de ne plus revenir à Mananara car le bébé ne lui appartenait plus à compter du jour où elle a signé la soi-disant lettre de consentement. Sur la route vers Androy, elle pleurait et réclamait son bébé.

Suite à ces problèmes, Soazara souffre de détresse psychologique qui lui a causé une crise cardiaque. Face à cela, elle a été hospitalisée en urgence au Centre Hospitalier Régional de Référence d’Ambovombe pour avoir les soins nécessaires. En plus de la prise en charge médicale, l’équipe du Centre d’Ecoute et de Conseils Juridiques (CECJ) lui a également apporté du soutien psycho-social. Elle a beaucoup apprécié les encouragements qu’on lui a donnés et son état de santé s’améliore. Soazara a pris du courage et espère qu’un jour son enfant reviendra auprès d’elle.

« C’est mon enfant, je veux qu’il revienne sain et sauf auprès de moi. C’est une partie de moi. Elle n’a qu’un mois et 15 jours, elle a trop besoin de moi ! Je veux mon bébé… Je vais faire tout pour qu’on le retrouve, disait-elle fermement avec courage »

Actuellement, l’équipe du CECJ en collaboration avec la Plateforme de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre fait le suivi de son cas pour que Soazara puisse jouir pleinement de ses droits et récupérer son enfant.

Le Centre d’Ecoute et de Conseils Juridiques (CECJ) est une structure rattachée au Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme et appuyée par UNFPA grâce au financement du Royaume de Norvège. Il vise à assurer la prise en charge intégrée des personnes victimes de Violences Basées sur le Genre et à assurer l’accès aux droits et les choix pour tous, comme Soazara.