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5 mai 2022, à 15 heures, Noelia de 2,5 kg pousse ses premiers cris à l’intérieur de la tente, installée par UNFPA, servant de maternité au sein du centre hospitalier de référence régionale de Mananjary, détruit pendant le passage des cyclones Batsirai et Emnati. Cet accouchement a été assisté par Marie Nancy Christiane, sage-femme de garde pendant cette journée internationale des sages-femmes.

 

Pour Nancy, cette journée démontre non seulement l’importance de la sage-femme mais confirme sa place et ses devoirs au sein de la société. “Je suis fière d'être sage-femme et heureuse d'avoir aidé cette jeune fille de 17 ans à accoucher en toute sécurité aujourd'hui. Elle est encore toute jeune et c’est le premier enfant du couple, à qui nous avons proposé la contraception post-partum" nous raconte-t-elle. En effet, l’âge legal pour le mariage à Madagascar est fixé à 18 ans selon la loi n° 2007-022 du 20 août 2007 relative au mariage et aux régimes matrimoniaux, néanmoins beaucoup de filles (40%) sont mariées avant l’âge de 18 ans.

Dans le cadre de son programme sur la violence basée sur le genre, l'UNFPA travaille à Madagascar avec les autorités, la police, les communautés locales et les chefs traditionnels afin de sensibiliser la population sur la violence basée sur le genre, y compris les grossesses et le mariage précoces.

 

Servir pour sauver sa communauté

 

De plus en plus de femmes viennent dès les premiers signes de l’accouchement”, nous confie Nancy. Sensibiliser les femmes et les agents communautaires sur l’importance de l’accouchement dans les formations sanitaires fait partie de son combat au quotidien. Réaliser que les impacts de ces efforts sont bénéfiques pour la population est une victoire pour Nancy.

 

Nancy fait partie de ces sages-femmes passionnées par le sacerdoce de leur métier et convaincues que leur priorité est de sauver des vies. “Dès mon adolescence, j’étais déterminée à devenir une sage-femme. Je voulais venir en aide aux femmes de ma ville natale Mananjary, et pour sauver ma région”. À la fin de ses études, elle s’était engagée en tant que sage-femme bénévole pendant une année à Amboanato, commune rurale enclavée dans la région de Vatovavy. Elle a ensuite été recrutée en tant que sage-femme à Mananjary dans le cadre du programme d’appui de UNFPA au Ministère de la Santé Publique de 2020-2021. Suite à ses performances, elle a été intégrée dans la fonction publique et dirige actuellement l’équipe de sages-femmes qui assurent la sécurité des accouchements dans la maternité de Mananjary.

 

Je suis très contente de cette tente. Elle est tellement bien équipée qu’on se sent comme dans une maternité classique. Ici, on fait les accouchements dans les normes d’hygiène tout en assurant la dignité et les soins de qualité pour les femmes qui accouchent.” nous confie Nancy.

 

Certes le métier de sage-femme n’est pas facile, mais Nancy sait maintenir sa motivation car elle sait que grâce à elle, des femmes pourront accoucher et rentrer sereinement chez elles avec leurs bébés.

 

Dès mon adolescence, j’étais déterminée à devenir une sage-femme.

Accélérer le progrès vers l’accès universel à la santé de la reproduction

 

UNFPA appuie le gouvernement à travers la mise en oeuvre d'un programme sur les sages-femmes qui inclut l'approvisionnement des intrants pour l'accouchement, les services de planification familiale et d'autres équipements et matériels essentiels.

 

Grâce aux fonds CERF (UN Central Emergency Response Funds), la maternité provisoire de Mananjary est opérationnelle depuis le mois de février 2022 afin d’assurer les accouchements sans danger pour les femmes. A ce jour, cette structure a pu réaliser 58 accouchements grâce aux compétences des sages-femmes et du personnel soignant.

 

Dans cette région, le taux d’accouchements dans les formations sanitaires commence à s’améliorer, passant de 20,4% en 2018 à 37,8% en 2021 selon l’Enquête Démographique et de Santé 2021

 

 

Écrit par Hanta Andremanisa

Crédit Photo : Tsiry Fy-Tia Solofomihanta