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Les grossesses précoces dans les villes touristiques, une réalité qui met les jeunes filles en danger : cas de Mangily, Tuléar.

Les grossesses précoces dans les villes touristiques, une réalité qui met les jeunes filles en danger : cas de Mangily, Tuléar.

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Les grossesses précoces dans les villes touristiques, une réalité qui met les jeunes filles en danger : cas de Mangily, Tuléar.

calendar_today 20 Mars 2024

Muriella, une jeune fille de 17 ans, accouchera dans de bonnes conditions dans le CSB de Mangily
Muriella, une jeune fille de 17 ans, accouchera dans de bonnes conditions dans le CSB de Mangily

Mangily, Tuléar, Madagascar (23° 7' 28.412" S 43° 37' 40.559" E) - Le village de Mangily est situé à environ 27 km de Tuléar dans le Sud de Madagascar. C’est un village de pêcheurs qui est devenu une ville touristique très prisée à Madagascar. Ses belles plages et ses paysages attirent de nombreux visiteurs et permettent aux familles d’effectuer des activités commerciales et d’avoir des revenus supplémentaires. Comme les hommes partent à la pêche, les femmes et les filles du village se lancent dans les activités informelles pour gagner de l’argent.

Ces activités commerciales ne sont rentables que pendant la haute saison touristique. Pendant les périodes à faible fréquentation touristique, des parents encouragent leurs filles à sortir avec des hommes fortunés, afin de subvenir aux besoins de la famille.

"Sur 10 cas de consultations prénatales, 5 cas sont des grossesses précoces touchant les jeunes filles entre 15 à 17 ans. Les mariages d’enfants et les grossesses précoces constituent une préoccupation sociale. Non seulement la culture locale favorise les mariages d’enfants, surtout traditionnels, beaucoup de parents influencent leurs filles de moins de 18 ans à sortir avec des hommes.", a expliqué Madame Sitraka RAZAZAHARIVOLA, Sage-femme du centre de santé de base de niveau 2 de Mangily.

Muriella, une jeune fille de 17 ans figure parmi celles qui sont victimes de grossesses précoces dans la ville de Mangily. 

Enceinte de 8 mois, elle était venue effectuer sa troisième consultation prénatale au CSB Mangily. Elle a été accompagnée par l’une des six agents communautaires du centre qui l’a identifiée durant une séance de sensibilisation dans leur quartier. La sage-femme Sitraka l’accueille et fait preuve d'empathie et de professionnalisme. Son objectif est que les patientes puissent se sentir en confiance, puissent bien se préparer à l’accouchement et surtout puissent faire en sorte de mieux planifier les prochaines naissances.

« J’ai pu constater dans son regard et à travers son sourire qu'elle n'avait aucune inquiétude, qu'elle est prête pour son accouchement malgré son âge » nous confie toujours Sitraka. 

 

Ce qui est inquiétant par contre c’est que Muriella a suspendu ses études dès qu’elle est tombée enceinte. Elle travaille avec sa mère pour vendre des pagnes sur la plage pour préparer son accouchement. Dans la ville de Mangily, elle n’est malheureusement pas la seule à être dans ce cas.

 

Le centre de santé de Mangily est appuyé par UNFPA. Il dispose des moyens pour assurer les soins de qualité nécessaires en matière de santé de la reproduction : des consultations prénatales aux accouchements et aux conseils. Des matériels roulants sont mis à disposition du centre en cas de complications nécessitant une évacuation rapide vers les hôpitaux permettant de sauver des vies. Le centre est également labellisé « centre modèle en planification familiale », assurant la disponibilité des services et les produits contraceptifs surtout pour les jeunes afin de prévenir les grossesses précoces et non désirées, qui non seulement exposent les jeunes filles au risque de décès maternels mais également aux violences basées sur le genre et peuvent compromettre leur avenir.

 

A Madagascar, les jeunes filles de 12 à 19 ans représentent plus de 30% de la population féminine ( plus de 2.600.000). En dépit des efforts déjà menés par UNFPA et ses partenaires, plus de 40% des jeunes filles sont enceintes ou ont eu un enfant avant leurs 18 ans et 3 adolescentes de 12 à 19 ans meurent par jour des suites de l’accouchement ou des complications liées à la grossesse. 

Ceci est un appel au redoublement des efforts de tout un chacun. La protection des droits des jeunes filles en matière d’information et d’éducation s’avère être une urgence car elles constituent un capital humain important dont la contribution est bénéfique au développement économique et social du pays. 

 

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