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Dans les milieux ruraux et particulièrement dans le Sud de Madagascar, les traditions et les coutumes sont très largement respectées. Les intervenants sociaux dans ces régions du Sud, en dehors des prises en charge psychosociales et des accompagnements, mènent également des séances de sensibilisation pour faire connaître les droits et les lois. En parallèle, pour atteindre les résultats et avoir des impacts sur la résilience des femmes et des filles, ils adaptent leurs méthodes de travail avec le contexte local. Cela n'est pas aisé mais ils y parviennent.

 

Gabhy, Intervenante Sociale à Ampanihy:

“La majorité des mariages ici sont tous célébrés suivant les coutumes, très peu s'avancent dans les mariages civils dans cette partie de l'Ile. De plus, la polygamie est autorisée par la culture. La plupart des femmes n'ont donc pas cette protection que leur offre la loi en matière de mariage quand le compagnon abandonne le foyer pour aller vivre avec une autre femme. Nous nous engageons à faire connaître les droits des femmes ainsi que les devoirs que ces hommes doivent assumer, en particulier si le couple a un ou des enfants. Nous sommes vraiment reconnaissants du partenariat avec l'UNFPA et la Norvège car il nous permet d'informer et d'accompagner plus de personnes. Et il est plus marquant dans ce district où nous n'avons quasiment aucun moyen d'information. Faire les descentes de sensibilisation, d'information et de suivi au niveau de la communauté est tellement vital pour ces femmes".

 

"Les chefs Fokontany d'Ampanihy sont engagés pour contribuer à la lutte contre les VBG"

"Bien que la loi interdise le mariage des enfants avant 18 ans, les pratiques traditionnelles y dérogent dans la partie Sud de Madagascar. Le mariage des enfants est très fréquent. Étant parmi les groupes influenceurs au niveau de nos communautés respectives, nous trouvons cette initiative de nous informer et de nous sensibiliser périodiquement très louable. Nous pouvons ainsi informer ceux qui sont sous nos juridictions, mieux venir en aide aux personnes victimes, mieux les référer au CECJ pour qu'elles puissent jouir de leurs droits. Certes, beaucoup d'entre nous sont encore réticents à quitter les pratiques traditionnelles pour plusieurs raisons mais surtout pour des raisons économiques, encore plus exacerbées avec la situation de sècheresse actuelle, le mariage de la jeune fille signifie un allègement des charges pour la famille. La mise en place de ce groupe d'hommes auquel j'appartiens est un bon début et dont l’utilité a pour objectif de convaincre les hommes qui sont encore, de fait, les personnes les plus écoutées. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire en matière d'autonomisation des femmes et des jeunes. Ce que je demanderai surtout, c'est la mise à disposition d'infrastructures auprès desquelles les jeunes et les jeunes femmes puissent acquérir des compétences afin qu'ils puissent être plus indépendants. Je pense que cela contribuera largement à la réduction du nombre de personnes dépendantes et qui deviennent systématiquement des victimes de violences."