Avec leurs larges sourires, Nirina, Lova et Soa nous accueillent dans leur gargote. Une victoire pour ces jeunes femmes après avoir traversé une période difficile caractérisée par des violences.
Nirina et Lova sont toutes les deux victimes de violences économiques faites par leurs compagnons respectifs. Abandonnées avec leurs enfants par leurs compagnons, les deux femmes ont bénéficié de soutien psychosocial de la part des intervenantes sociales du CECJ de Tuléar.
Les médiations avec leurs anciens compagnons n'ayant abouti qu'au règlement partiel des pensions alimentaires par ces derniers, les deux femmes qui n'avaient que des revenus modestes ont pris l'initiative de s'inscrire et de participer à la formation sur les activités génératrices de revenues organisée par le CECJ et le Centre de Formation professionnelle en faveur des femmes.
Du haut de ses 22 ans, le handicap de Soa a conduit à son exclusion sociale. En effet, depuis son jeune âge, elle a toujours souffert de discrimination, l'ayant poussée à quitter les bancs de l'école et à aider ses parents dans leurs activités quotidiennes. Soa avait pour ambition de voler de ses propres ailes et de ne plus être une charge pour ses parents. Pour atteindre son but, elle s'est inscrite à la formation sur la cuisine et la pâtisserie.
Ces trois jeunes femmes se sont rencontrées pendant cette formation et se sont convenues d'ouvrir ensemble un petit restaurant. En mettant en commun leurs fonds de départ et en capitalisant les kits de démarrage qui leur sont offerts suite à la formation, il leur a été aisé d'ouvrir ensemble leur restaurant dans une rue passante à l'intérieur de Tuléar, offrant un large choix de pâtisseries, de snack et de plats à leur clientele.
Je peux maintenant aider mes parents en retour. Ils sont tellement fiers de moi.
Actuellement fières de leur réussite, ensemble, elles sont devenues financièrement autonomes. " Je peux maintenant aider mes parents en retour. Ils sont tellement fiers de moi. Ceux qui se sont moqués de moi avant viennent même acheter des petits gâteaux ici ", dit Soa.
Quant à Nirina et Lova, la scolarisation de leurs enfants ainsi que la constitution de plus d'économies sont les plus grandes valeurs ajoutées. "Certes, je n'ai plus besoin de pension alimentaire de la part du père de mes enfants, je peux m'occuper toute seule d'eux. Et je sais que ses parents sont également contre. Mais je voudrais juste qu'il prenne ses responsabilités en tant que père et c'est pour cela que je remercie le CECJ de poursuivre les procédures avec ce monsieur", nous confie Lova.
Nirina, "Je tiens à remercier l'UNFPA et la Norvège pour avoir contribué à restaurer notre dignité. Si toutes les femmes qui sont dans les mêmes difficultés que nous bénéficient de ce genre de soutien, ça serait très bien. Néanmoins, je pense qu'il ne faut pas non plus attendre de l'aide mais aller de l'avant et se faire confiance. Quand on croit en soi, on arrive à des choses qu'on n’a même pas osé imaginer avant."