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LEUR VIE A CHANGÉ, ILS EN TEMOIGNENT : Marie, Sakaraha

LEUR VIE  A CHANGÉ, ILS EN TEMOIGNENT : Marie, Sakaraha

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LEUR VIE A CHANGÉ, ILS EN TEMOIGNENT : Marie, Sakaraha

calendar_today 15 Décembre 2021

“Je m’appelle Marie. J’ai 40 ans et je vis dans le district de Sakaraha, une ville minière dans le Sud de Madagascar. J’avais un compagnon qui est également le père de mon fils. Nous n’étions pas mariés. J’étais ce qu’on appellait communément ici “Valy Safira” (Epouse Saphir - en faisant allusion aux pierres, objet des extractions), une femme qui vit avec un homme sans lien ni officiel ni légitime. Il avait le droit d’aller où il veut avec qui il veut. Mais comme c’est le père de mon enfant, suivant la culture d’ici, je ne pouvais pas le quitter, ça serait la honte pour la famille, la honte au niveau de la communauté et je n’ai aucune ressource financière stable pour mon enfant.

Pour contribuer aux charges de notre ménage, j’ai toujours tenu une gargote. Avant, pour la faire fonctionner, j’empruntais des marmites, des bols, les équipements auprès de mes tantes ou de ma mère. À maintes reprises, je demandais à mon compagnon de m’aider pour acheter mes propres matériels mais il refusait tout le temps, prétextant qu’il n’avait pas d’argent, s’ensuivaient également les insultes et les coups. Pour lui, je devais toujours dépendre de quelqu’un, si ce n’était pas de lui, c’était d’autres membres de la famille.

Pour contribuer aux charges de notre ménage, j’ai toujours tenu une gargote. Avant, pour la faire fonctionner, j’empruntais des marmites, des bols, les équipements auprès de mes tantes ou de ma mère. À maintes reprises, je demandais à mon compagnon de m’aider pour acheter mes propres matériels mais il refusait tout le temps, prétextant qu’il n’avait pas d’argent, s’ensuivaient également les insultes et les coups. Pour lui, je devais toujours dépendre de quelqu’un, si ce n’était pas de lui, c’était d’autres membres de la famille.

Au fil des mois, une de mes voisines m'a conseillée de venir au Centre d’écoute et de conseil juridique (CECJ) de Sakaraha. C’est ce Centre qui m’a ouvert les yeux à travers les informations sur mes droits et le soutien psychosocial que j’ai reçus. Après cette trahison de mon compagnon, j’ai décidé d’être indépendante et de prendre soin de mon enfant, par moi-même. Avec ou sans lui, ma situation financière reste la même. Grâce aux conseils du Centre et à la formation sur la cuisine et la tenue de gargote près du centre-même, j’ai acquis plus de techniques pour améliorer mon activité.

Pour ma part, je me considère très chanceuse car après la formation, ils m’ont offert tous les ustensiles dont j’avais besoin. Maintenant tout cela est à moi, je ne depends plus de personne, et j’en suis tellement contente. Et plus important encore, j’aborde l’avenir avec plus de sérénité. Si j’ai un message à faire passer aux femmes victimes de violences, n’hésitez vraiment pas à venir auprès du Centre pour faire valoir vos droits.”

Le CECJ de Sakaraha fait partie des centres cibles du projet financé par le Royaume de Norvège en partenariat avec le Ministère de la Population et UNFPA. Le district de Sakaraha comprend une douzaine de sites d'extraction de saphir dans le Sud de Madagascar. Les pratiques traditionnelles néfastes combinées à l'ambiance fiévreuse suscitée par l'extraction des pierres précieuses font des ravages sur les droits humains, notamment ceux des femmes et des enfants.