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Trois cyclones ont durement frappé Madagascar en l’espace d’un mois dont deux ont suivi la même trajectoire. Entrant dans la partie Sud-Est et sortant dans le Sud-Ouest de l’île. Ils ont causé beaucoup de dégâts, en particulier dans les régions de Vatovavy et Fitovinany. A peine les habitants de ces régions ont pu souffler et penser à la reconstruction, qu’un deuxième cyclone mettait en péril ce que le premier n’a pas détruit. Le bilan fait état d’au moins 6.000 maisons détruites Et 120,000 personnes sinistrées dont la plupart sont des femmes et des filles.

 

Après la dévastation causée par ces cyclones, des milliers de femmes se sont retrouvées plus vulnérables. Deux de ces femmes identifiées habitent à 20 km du centre de Manakara, dans les communes de Beronono et d’Amborobe, région de Fitovivany.

 

Victoire fait partie de ces victimes dans la région de Fitovinany. Habitant dans un hameau composé d’une dizaine de maisons, Victoire nous montre la sienne : les murs quasiment inexistants et la toiture partiellement détruite. Avec sa carrure svelte, le sourire aux lèvres malgré sa mésaventure, elle nous raconte :

 

C’était une des pires nuits de ma vie. J’entendais le vent qui soufflait fort et la pluie s’abattait sur nos maisons. Dès que j’ai senti que ma maison commençait à céder, avec le peu que je pouvais sauver de mes biens, je suis sortie sous cette pluie battante. J’ai frappé à la porte d’un de nos voisins. Nous n’avons pas de sites d’hébergement ici alors nous essayons de nous entraider, ils ont bien voulu m’admettre chez eux.” Le matin du passage du cyclone, Victoire a pu constater les dégâts. Plus de maison, il faut reconstruire et recommencer à zéro. Mère célibataire, Victoire va reconstruire sa maison toute seule. En attendant d’avoir sa nouvelle demeure, elle est hébergée chez une de ses voisines qui a eu la chance d’avoir sa maison épargnée par le passage du cyclone.

 

Quelques kilomètres plus loin, nous faisons la rencontre de Mireille, mère célibataire de deux enfants. Image de désolation. Une maison effondrée, seul le lit a tenu debout. À côté, au moins deux autres maisons ont connu le même triste sort. Dans cette partie de la région, la solidarité de la communauté est une valeur sûre. Quand les vents et la pluie ont commencé à frapper fort, tous les résidents de ce hameau ont décidé de partir. Quitter les lieux pour s’abriter dans le seul bâtiment en dur des alentours. “Pour affronter le vent, nous avons dû marcher à reculons pour atteindre le bâtiment pour nous mettre à l’abri. Nous avons emmené avec nous tout le monde, même les hommes qui restent souvent pour garder nos maisons contre les éventuels voleurs. Ce n’est qu’au matin que nous sommes revenus pour voir les dégâts et nous préparer, quoi qu’il arrive, à reconstruire". La force du vent et de la pluie apportée par Emnati ne les a pas empêchés de sauver leur vie, laissant leurs biens à l'appât de cette catastrophe.

 

Après le passage de ces cyclones, il ne reste plus grand chose pour ces femmes à part leur courage qui, lui, reste intact.

 

UNFPA a reçu la contribution des fonds CERF (Central Emergency Response Funds) afin de permettre à ces femmes de maintenir leur résilience, des séances d'écoute sont réalisées par les intervenantes sociales, qui font quotidiennement des visites à domicile. Elles remettent également à ces femmes des kits de dignité qui sont composés de cuvettes, cuillères, assiette, gobelets, pagnes, serviettes hygiéniques, brosse à dent, culottes, savons. Ils sont destinés aux femmes victimes de ces cyclones afin que leurs besoins de base soient compensés, leur permettant de mieux rebondir et de retrouver une vie normale. Ceci rentre dans le cadre du soutien de UNFPA au Gouvernement Malagasy à travers le Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la femme.