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Dans les milieux ruraux et particulièrement dans le Sud de Madagascar, les traditions et les coutumes sont très largement respectées. Les intervenants sociaux dans ces régions du Sud, en dehors des prises en charge psychosociales et des accompagnements, mènent également des séances de sensibilisation pour faire connaître les droits et les lois. En parallèle, pour atteindre les résultats et avoir des impacts sur la résilience des femmes et des filles, ils adaptent leurs méthodes de travail avec le contexte local. Cela n'est pas aisé mais ils y parviennent.

Bovalon, Intervenant Social, Coordonateur du CECJ de Betioky:

A Betioky, passage obligé entre Ampanihy et Tuléar, l'influence des aînés et surtout des parents sur la vie conjugale prédomine. "Ici, les violences conjugales ne se règlent jamais au niveau de la force de l'ordre; les victimes font souvent appel à deux instances : soit au CECJ et nous faisons les médiations, soit auprès des leaders traditionnels qui pratiquent le Dina Be. Quand ils viennent auprès du CECJ, après leur prise en charge psychosociale, nous convoquons systématiquement les parents des concernés. Aucune décision ne peut être prise sans le consentement des parents. Dans le même ordre d'idée, nos séances de sensibilisation et d'information intègrent les personnes âgées. Pour la majorité, elle ne connaît ni les lois ni les droits, comme ils sont les leaders d'influence pour l'atteinte de nos résultats, nous ne lésinons pas sur nos efforts pour les informer. Il en est de même pour les dissuader de consulter des leaders traditionnels qui, pour la plupart des cas, leur font payer d'énormes sommes d'argent pour le règlement d'un différend. Et tout cela est possible grâce au soutien de UNFPA et de la Norvège."

 

Bodo Patricia, la voix derrière la ligne verte 813

Bodo Patricia est consciente que les filles et les femmes ne doivent pas être laissées derrière particulièrement en cette période de pandémie. Étant une intervenante sociale, elle est à l’écoute des victimes de violences basées sur le genre soit lors des descentes sur terrain à la rencontre des sans-abris, soit à l’écoute des victimes au numéro vert 813. Selon elle, le confinement a favorisé les violences domestiques à Madagascar.

« Une partie des souffrances des victimes est dégagée quand on les écoute, il y a des moments où ma conversation avec une victime de violence dure 30 minutes. J’aime mon travail et je donnerai le temps qu’il faut à l’écoute et aux conseils pour que chaque victime puisse se soulager et se libérer ».