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Silhouette fine, un bandeau sur la tête et un sourire aux lèvres, Victorine nous accueille chaleureusement devant son portail. Avec ses pas pressés, elle a hâte de nous montrer les robes et les hauts qu'elle a cousus et qui attendent les personnes qui les lui ont commandés. "Voilà ce que je couds maintenant. J'ai déjà fait de la couture auparavant et mes techniques et mes créativités se sont améliorées depuis la formation en coupe et couture."

Abandonnée sans aucune ressource par son compagnon, Victorine est mère célibataire. Ayant à coeur de vivre confortablement et d'assurer son épanouissement et celui de son enfant, Victorine était serveuse dans un petit restaurant pour subvenir à ses besoins quotidiens. Survivante de violence économique, elle a bénéficié des cours de coupe et couture à Tuléar.

"Maintenant j'ai des commandes régulières de robes, de t-shirt et de sacs. Les sacs se vendent très bien surtout dans les villages en périphérie de Tuléar. Je reçois au moins une dizaine de commande chaque semaine. Je travaille aussi avec ma soeur qui démarche mes produits. À cela je retaille des vêtements de secondes mains que je revends et les gens les aiment bien aussi. Je les dépose le matin auprès d'un commerçant au marché et je récupère mes bénéfices le soir", nous confie Victorine.

 

"Cette formation m'a beaucoup aidée à retrouver l'équilibre. Maintenant je gère mon temps et je peux m'occuper convenablement de mon enfant. Je gagne plus qu'avant et je suis vraiment contente de ce qui m'arrive. Si j'ai un conseil à donner aux jeunes femmes qui subissent des violences, c'est d'aller voir les intervenantes du CECJ de Tuléar. Non seulement elles donnent de précieuses recommandations mais nous orientent également vers les opportunités qui nous changent la vie. Je n'ai pas regretté d'être allée là-bas et je n'échangerai en rien la vie que je mène maintenant."