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Déclarée pandémie par l’OMS le 11 mars 2020, la covid-19 a perturbé tous les aspects de notre vie. UNFPA dans l’Océan Indien (Madagascar, Comores, Maurice/Rodrigues et Seychelles) a pu mesurer l’effet de la pandémie sur la violence basée sur le genre, les jeunes, la santé sexuelle et reproductive et la planification familiale, la population et le développement. 

En présence de ce défi, UNFPA n’a pas ménagé ses efforts pour surmonter les difficultés : “La marche continue même avec la covid-19”.

 

Covid-19

Il est à noter que, dans les quatre pays couverts par UNFPA dans l’Océan Indien, l’impact de la covid-19 varie d’un pays à l’autre. Chaque pays a développé des stratégies d’adaptation pour faire face à la covid-19.

A Madagascar où on a relevé des cas de covid dans toutes les régions, le confinement et une restriction partielle, voire totale, des déplacements dans certaines régions ont été décrétés par le Président de la République. Avec un service de santé déjà fragile, cette période a lourdement pesé sur la fourniture de médicaments, la fréquentation des hôpitaux et des centres de santé due aux manques de transport. Malgré tous ces défis, UNFPA a déployé ses efforts pour porter assistance à la population en général et aux femmes et jeunes en particulier. Il en est de même pour la distribution d’équipement de protection individuelle, la conception et diffusion des supports de communication et de sensibilisation. 

Avec un nombre de cas de covid-19 parmi les plus bas en Afrique, les Comores, avec l’aide des leaders, des agents communautaires et des chefs traditionnels tous animés par la volonté de préserver leur pays ont pu limiter la propagation de la maladie en formant des volontaires en initiant des actions de préparation. Membres à part entière des Comités villageois de riposte, les femmes n’étaient pas en reste pour protéger les populations avant même l’annonce officielle de la maladie. Elles ont initié une vaste campagne de fabrication et de distribution de masques en tissu aux ménages, aux chauffeurs de taxi, aux écoliers et aux enseignants. 

Tout comme le reste du monde, l'Île Maurice n’a pas été épargnée de la covid-19. En effet, elle se trouve en première ligne compte tenu du nombre important de voyageurs internationaux et de la forte densité de la population. Grâce à un système de santé solide, un engagement politique et une bonne communication, Maurice n'a eu aucun cas local de covid-19 à la fin de l’année 2020. Cependant, le gouvernement reste vigilant et a su accroître sa préparation en renforçant la surveillance des passagers aux points d’entrée. 

Quant aux Seychelles, il a été enregistré des cas de covid-19 très bas. Afin de limiter la propagation, le Gouvernement a immédiatement fermé les frontières aériennes et maritimes tant pour les entrants que pour les sortants. UNFPA et l’OMS ont contribué à la mise en place d’un centre d'opérations d'urgence en santé publique (PHEOC) qui coordonne les informations et les ressources afin de soutenir les activités.

Violence basée sur le genre

« J'ai lancé un appel pour qu'il soit mis fin à la violence partout, et immédiatement. Mais la violence ne se cantonne pas au champ de bataille. Pour de nombreuses femmes et filles, la menace est la plus réelle là où elles devraient être le plus protégées : chez elles », a déclaré António Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies, 6 avril 2020.

A Madagascar, une évaluation d’impact de la covid-19 a montré que le confinement et les restrictions y afférentes ont aggravé la violence domestique. Souvent les auteurs sont les partenaires intimes des victimes. Une légère amélioration a été observée pour se diriger vers l’objectif de zéro violence basée sur le genre notamment en la volonté des victimes à dénoncer les actes de violence, l’implication accrue des partenaires, une meilleure coordination des interventions, et de meilleurs mécanismes et structures adéquats.

Vu la situation des violences faites aux femmes aux Comores, et avec l’apparition de la covid-19 qui a contribué à la multiplication des cas de violence, Le Président, accompagné de la Première Dame, s’est engagé à ce que soient menées des actions fermes et cohérentes contre les auteurs. Ainsi, le nouveau code pénal a comme vocation de mieux protéger les femmes et les enfants.

UNFPA et le PNUD, en partenariat avec le gouvernement mauricien, ont appuyé le programme de sensibilisation à la violence domestique par l’Unité de protection de la famille de la police (PFPU). Ce programme avait pour but de diffuser des informations sur l’impact de la violence domestique, le cadre juridique de cette question, les services fournis par cette unité et les valeurs familiales.

Aux Seychelles, le nombre enregistré de violence basée sur le genre reste élevé. Plus de la moitié des femmes ont déclaré avoir vécu une forme ou une autre de violence. A l’instar d’autres pays, le Gouvernement seychellois a pris les mesures nécessaires (confinement) pour limiter la propagation de la maladie. Selon le Gender and Media Association (GEMPLUS) et le Ministère des affaires familiales, le nombre de violences basée sur le genre n’a pas augmenté tel qu’escompté, ce qui soulève des questions quant à la résilience de la population, l’insuffisance de signalement des cas et d’autres facteurs.  

Jeunesse

A Madagascar, UNFPA, en collaboration avec les partenaires gouvernementaux et les ONG, a appuyé la formation et l'installation de centres de jeunesse. Les résultats montrent, entre autres, que des milliers de jeunes ont été soit formés soit sensibilisés dans des domaines divers, tels que les services Santé Reproductive des Adolescents et des Jeunes, les activités génératrices de revenu ou la consolidation de la paix.

Au Comores, la contribution des jeunes s’est fait à travers des associations qui ont accentué la nécessité de sensibiliser leurs pairs et la population sur la violence basée sur le genre, sur les conséquences négatives du mariage précoce, sur  l’utilisation des autres services de santé et à ne pas se résigner à la situation tout en respectant les mesures barrières, en particulier au moment le plus crucial de la pandémie.

Pour l’Île Maurice, la deuxième année du programme Matching Fund qui agit en faveur de l'entrepreunariat a porté ses fruits en la formation des jeunes. UNFPA et OIT continuent à apporter leur appui au gouvernement dans ce sens.  

Santé sexuelle et reproductive, planification familiale

Zéro décès maternel

Dans le cadre de son programme et pour atteindre son objectif de zéro décès maternel, UNFPA a appuyé l'effort du Ministère de la santé publique visant à assurer un service accessible en matière de santé sexuelle et reproductive. Des salles d’isolement ont été aménagées spécialement pour les femmes enceintes atteintes de la covid-19 et des équipements de protection individuelle ainsi que des kits de santé reproductive d’urgence remis au Ministère de la santé publique. En parallèle, UNFPA a poursuivi ses activités de réparation des femmes victimes de fistule obstétricale et la réhabilitation des maternités.

Enfin, le déploiement de sages-femmes recrutées pour les régions les plus touchées par la pandémie a été effectué et des services de cliniques mobiles offerts ainsi que le transport gratuit pour les femmes enceintes. Cela a eu pour résultat l’augmentation des accouchements aux centres de santé. 

Zéro besoin non satisfait en planification familiale

A Madagascar, force est de constater que la covid-19 a eu pour conséquence une baisse 

de fréquentation des formations sanitaires par la crainte d’une contamination. Des ruptures de stock de produits contraceptifs ont été enregistrées. UNFPA a renforcé son appui à l’amélioration de l’offre de services SR/PF et à l’approvisionnement en produits contraceptifs.

Afin de mieux répondre aux besoins en planification familiale, la stratégie de proximité qui consiste à déployer des cliniques mobiles a été adoptée. Quatre cliniques mobiles ont parcouru des milliers de kilomètres jusqu’à atteindre les plus enclavées de la Région Sud de Madagascar. Le nombre élevé affiché des nouvelles utilisatrices de la planification familiale et des personnes ayant bénéficié des cliniques mobiles confirme que l’adoption de cette stratégie était la voie à suivre.

Les Comores ont également bénéficié d’une clinique mobile remise au Ministère de la santé par UNFPA pour répondre aux besoins de services de santé de la reproduction des populations des localités les plus éloignées. 

Mobilisation des ressources

Pour l’année 2020, afin de mieux servir la population, UNFPA a multiplié le partenariat multisectoriel. De ce fait, des accords de partenariat ont été signés avec des agences des Nations Unies, des pays donateurs dont l'Australie, le Japon et la Norvège, et la Fondation AXIAN, pour le secteur privé.